Pêche de la perche

Pêche de la perche

Gestion halieutique et empoissonnement en Aveyron

Souvent, on entend par gestion halieutique, la gestion de la ressource piscicole naturelle et la gestion des déversements de poissons. Ce n'est plus suffisant et il faut mettre en place une véritable politique halieutique.

La politique halieutique en Aveyron

Pas la peine de taper politique halieutique sur votre moteur de recherche, vous ne trouverez que des articles concernant la mer et les ressources halieutiques européennes.

Qu'est ce que nous entendons, à notre niveau, quand nous parlons de politique halieutique ?

Il s'agit tout simplement de l'ensemble des mesures qui peuvent être prises pour satisfaire les pêcheurs. La gestion de la ressource naturelle est un des éléments de la politique halieutique, le déversement de poissons aussi mais au 21° siècle, il est temps d'y ajouter des valeurs nouvelles, qui permettent aux pêcheurs de prendre du plaisir. La convivialité, le confort, la liberté, la facilité, la beauté, le dépaysement, la tranquillité, la famille mais aussi la compétition, la technologie ou pire la jalousie peuvent vous amener au bord de l'eau et vous rendre heureux. Une petite touche de gastronomie pour finir et le tour est joué.

Les jeunes du concours départemental

Les jeunes du concours départemental

La gestion des empoissonnements : la truite

Il faut beaucoup de courage (ou d'inconscience) au sein d'un Conseil d'Administration de Fédération pour entreprendre des modifications dans l'organisation des déversements de poissons ou de l'alevinage. Les pratiques ancestrales, souvent perpétuées, jamais évaluées, sont tenaces.

En 1999, le CSP éditait "Gestion Piscole, interventions sur les populations repeuplement des cours d'eau salmonicoles " dans la collection Mise au point. Enfin une analyse critique des pratiques d'alevinage dans un monde ou personne ne se posait de question. Le Conseil d'Administration de la Fédération élu en 2003, fort de ces références, et des expériences menées alors dans le département, pris une mesure radicale en 2008 : l'arrêt des alevinages en truites de l'œuf à la truitelle d'automne. Dorénavant seuls des poissons pouvant être prélevés immédiatement (truites portion) seront déversés.

La longue bataille du patrimonial venait de débuter. Ce n'est qu'en 2020, que l'on est arrivé au bout du bout avec la fin de tout déversement sur les secteurs patrimoniaux identifiés dans le PDPG. E t pour plus d'efficience d'ailleurs, le PDPG identifie en fait les secteurs de première catégorie dégradés ou le déversement de truites adultes a un intérêt pour les pêcheurs, classant le reste des cours d'eau en patrimonial. Ce travail compliqué d'explication aux pêcheurs, aux gestionnaires d'AAPPMA n'est en fait jamais fini, car à chaque crise liée aux conditions météorologiques, ou à de nouvelles dégradations des milieux les anciens aiment à rappeler qu'à l'époque, quand ils alevinaient, il y avait des truites dans les ruisseaux. Oubliant même que ces derniers autrefois aux débits importants sont maintenant régulièrement en assec chaque été. Certains poussent l'absurdité a demander des déversements immédiatement après un assec pour recoloniser le ruisseau........ qui sèchera peut-être à nouveau l'année suivante.

Pas de déversements dans les secteurs patrimoniaux

Pas de déversements dans les secteurs patrimoniaux

La gestion des empoissonnements : carnassiers et carpes

Passer d'une gestion par AAPPMA à une gestion départementale n'a pas été simple. Mais là aussi, c'est très important car il faut pouvoir proposer des parcours différents d'un site à l'autre et seule l'approche départementale le permet. Un autre point qui a été imposé, le ciblage des espèces. Pendant longtemps, les AAPPMA qui s'appuyaient sur le ressenti des pêcheurs ont déversé des sandres et parfois des perches sans aucune utilité. La construction du plan de déversement a été confié au bureau d'étude AYGA. Il a été orienté sur 2 espèces, le brochet, poisson prisé des pêcheurs et qui connait des problèmes de reproduction dans les grands lacs qui sont soumis à de forts marnages en hiver. Et le black-bass qui a été introduit pour satisfaire une demande des jeunes pêcheurs et dynamiser la pratique de la pêche en été. Ce poisson a l'avantage de pouvoir être pêcher à vue notamment dans les petits étangs.

Concernant les carpes, l'intervention du bureau d'étude a permis de consacrer un financement pour dynamiser un cheptel déjà existant. L'absence de pêcheurs de carpes dans les bureaux des AAPPMA n'avaient pas permis de le faire jusque là.

Lâcher de brochets sur le Lot

Lâcher de brochets sur le Lot

Modifier les bases de la gestion de la ressource

C'est certainement la réforme la plus importante que devraient mener les instances Nationales de la pêche associative, mais faute d'une expertise et d'une analyse commune au sein des fédérations départementales, on est très loin de cette révolution. Donc nous faisons de la gestion halieutique, pardon, de la gestion de la ressource piscicole d'après un code de l'environnement qui restreint à chaque modification, un peu plus les prélèvements de poissons par les pêcheurs amateurs à la ligne. Est ce que cela fonctionne ? Au bout de 50 ans, nous croyons que l'on peut dire Non. Est-ce que les pêcheurs sont satisfaits : oui car s'ils ne consentaient pas à ces sacrifices, ce serait pire... d'après eux. Peut-on changer les choses ? Difficilement car quels pêcheurs sont prêt à entendre que les sacrifices qu'ils font depuis 50 ans sont totalement inutiles ?
Et pourtant, il existe maintenant un document d'expertise au sein des fédérations qui pointe les raisons d'une baisse du nombre de poissons dans nos rivières. Ce que l'on peut vous dire c'est qu'en Aveyron, ce ne sont pas les pêcheurs qui sont à l'origine de la diminution du nombre de poissons. Ce document s'appelle le PDPG, le Plan Départemental pour la Protection du milieu aquatique et la Gestion des ressources Piscicoles. Quand ce document s'appuie sur une expertise sérieuse, il en découle des préconisations objectives qui orientent vers une augmentation de la ressource piscicole et non des nouvelles restrictions.

Rapport PDPG

Rapport PDPG

Quelques chiffres

Issus du livre "Gestion piscicole" de 1999

Alevinage : Coût d'une truite devenue pêchable à partir du stade de déversement et selon que l'implantation est bonne moyenne ou faible.

Depuis le stade œuf :                                                   6,60 €       10,90 €        16,50 €
Depuis le stade alevin à résorption de vésicule :  4,75 €         9,30 €        18,60 €
Pré-estivaux :                                                                 10,30 €       19,60 €       39,20 €
Truitelle d'automne :                                                    25,80 €      51,60 €      123,90 €

A titre de comparaison :

  • Coût de la truite fario adulte pêchable issue de la pisciculture fédérale (livraison comprise) : 1,68 €.
  • Pour l'arc-en-ciel : 1,20 €.